Mythomanie
Tout
le monde a horreur du mensonge. Mais tout le monde le pratique.
A croire que le mensonge, comme le rire, est le propre de
l'homme ! Bien sûr, on se trouve toujours de bonnes
excuses. On ment pour la bonne cause, par exemple pour protéger
autrui d'une vérité qui risquerait de faire
mal. Mais n'y a-t-il pas souvent là beaucoup d'hypocrisie
? Un homme qui cache une liaison extra-conjugale protège-t-il
son conjoint ou lui-même ?
Certains bâtissent leur vie sur un mensonge, sur une
imposture. Ainsi, Jean-Claude Romand, ce faux médecin
qui pendant près de vingt ans trompa tout le monde,
y compris sa famille. Car le mensonge fait aussi des victimes...
1/
Définitions de la mythomanie :
La mythomanie est une forme de déséquilibre
psychique caractérisé par des propos mensongers
auxquels l'auteur croit lui-même.
(Le Petit Robert)
2/
C'est une vraie pathologie mentale qui se caractérise
par des crises d'angoisse.
Le mythomane n'est pas un menteur !
Un menteur sait qu'il ment, il a la ferme intention de tromper
l'autre et agit en plein conscience sans confondre rêve
et réalité.
Le mythomane, lui croit ce qu'il raconte, il ne ment pas
pour tromper mais pour y croire lui-même Aucun spécialiste
n'est vraiment en mesure d'évaluer le degré
de lucidité du mythomane.
Le pire pour un mythomane est d'être placé
face à son mensonge et de perdre ainsi sa raison
d'être. C'est pourquoi lorsqu'il est découvert,
le mythomane embraye immédiatement sur une nouvelle
affabulation.
Le mythomane ne se supporte pas lui-même tel qu'il
est. Nous sommes face à une pathologie du narcissisme,
c'est-à-dire de l'amour de soi.
Selon
le psychanalyste Juan David Nasio, " tout mensonge
emporte avec lui un désir ". Celui du mythomane
est d'être reconnu pour ce qu'il n'est pas. Comme
s'il fallait se dépeindre sous les traits d'un autre
pour s'accorder le droit d'exister.
3/
La mythomanie n'est pas innée.
C'est vers 3, 4 ans que les enfants commencent à
s'essayer au mensonge, pour éviter une punition,
obtenir une chose refusée. C'est ainsi que naît
le mensonge, celui, banal dont nous ferons tous plus ou
moins usage durant notre vie. Mais le mythomane, lui, par
une sorte de décision de l'inconscient et pour éviter
les frustrations, s'enfermera dans un univers factice. En
fait, pour lui, le réel et la fiction sont équivalents.
Il
y a une " jouissance " particulière dans
la mythomanie : se faire croire à soi-même
que tous les désirs sont possibles..
(Source
: Catherine Marchi, psychologue clinicienne, diplômée
de l'Université Réné Descartes paris
V sur le site psychonet.com)
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